La petite subtilité de la nouvelle NGAP et de l’Avenant 7 que vous n'avez pas vue venir

Chers collègues kinés, accrochez-vous !

Ce que vous êtes sur le point de lire pourrait bien remettre en question tout ce que vous essayiez de penser sur la récente mise à jour de la NGAP pour vous rassurer. Entrée en vigueur le 22 février 2024, cet avenant promettait une augmentation de tarif avec des contraintes à l’installation jamais vues. Mais derrière cette façade qui nous enrage, se cache une réalité encore moins reluisante pour vous et surtout pour vos patients.

Une augmentation en trompe-l’œil :

L'annonce initiale a fait l'effet d'une bombe (joke !) : une hausse d'environ 50 centimes par séance, présentée comme une victoire majeure pour la profession par certains syndicats.

Mais avant même que l'encre de cette nouvelle nomenclature ne sèche, un coup de poignard vient encore plus entacher le contrat.

La franchise médicale, jusqu'alors de 50 cts par séance de kiné, va connaître un doublement, passant à 1 euro par séance pour les patients au 31 mars 2024. Autrement dit, cette augmentation vantée se retrouve en grande partie à la charge de ceux que nous nous engageons à aider quotidiennement.

Ce n’est pas moi qui l’invente, c’est une info du gouvernement : https://www.service-public.fr/particuliers/actualites/A17166

Les syndicats sous le feu des projecteurs encore une fois :

La signature de cet avenant par 2 syndicats, sous le charme d'une enveloppe budgétaire "historique" promise par la Sécurité Sociale, soulève encore plus d’interrogations.

Comment ont-ils pu accepter une telle mesure, ça on ne comprend toujours pas, mais pouvaient-ils se douter que le fardeau financier retomberait in fine sur les patients ?

J’espère encore que non, tellement la blague serait grosse !

Le cas suspendu du TER 16 :

Pour ajouter à la bonne ambiance du moment, l'introduction d'un acte dédié au polyhandicap, le TER 16, censé marquer une avancée significative dans notre prise en charge des cas complexes, est actuellement en suspens.

Les raisons administratives, du fait de la HAS, évoquées peinent à  me convaincre et laissent un goût amer, cela met en avant les failles d'un système qui semble oublier les besoins les plus fondamentaux de nos patients, des professionnels de santé sur le terrain et ses propres promesses vis-à-vis de la signature de l’Avenant.

Conclusion :

Cette nouvelle NGAP devait être synonyme de non évènement d’un point de vue tarifaire.

Au lieu de cela, elle soulève des problématiques éthiques de liberté d’installation notamment des jeunes diplômés et de problématiques financières majeures, mettant en lumière les discordances entre les décisions prises "en haut" (la sécu) et la réalité du terrain (les kinés et les patients) avec des intermédiaires (les syndicats) au mieux impuissants, au pire incompétents. Il est temps de ne pas nous voiler la face, on a été pris pour des cons pendant les négociations avec la sécu.

A mon niveau, je n’y peux rien, mais j’ai du mal à comprendre pourquoi les syndicats ne se sont pas empressés de communiquer sur ce doublement de la franchise alors qu’ils sont au courant plutôt que de continuer à se faire lyncher sur les réseaux sociaux.

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