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Rien ne remplace une formation en présentielle

Rien ne remplace une formation en présentielle

Le e-learning est pratique, mais en kinésithérapie, rien ne remplace le présentiel. Le contact humain, l'échange, le non verbal sont essentiels pour développer des compétences cliniques. Les formations présencielles, avec leur apprentissage par observation, conseils personnalisés et ateliers pratiques, enrichissent notre expérience et compréhension, indispensables pour une pratique efficace. Le présentiel crée aussi un réseau professionnel précieux, difficile à établir en ligne.

Le e-learning (formation distancielle) est à la mode. C’est pratique, facilement adaptable à nos emplois du temps. Le distanciel permet même parfois de bénéficier du DPC ou du FIF-PL depuis son canapé. On peut apprendre à son rythme, on peut même échanger avec les autres participants, parfois avec les formateurs et pourtant : rien ne remplace le présentiel.


Si notre métier de kiné est un métier de connaissances et de compétences, c’est aussi et surtout une profession de contact, de relationnel. Une profession où on ne peut pas connaître tout sur tout, et où la spécialisation est de plus en plus présente. Ce qui fait que l’on peut toujours avoir la sensation de manquer de connaissances. Et les e-learning répondent facilement à ce besoin de connaissances théoriques.

Mais pour acquérir de réelles compétences cliniques, il faut de l’humain, du contact, de l’échange, du non verbal, de la gestuelle et de la posture. Donc pour ce qui est des conseils, du relationnel, du partage d’expérience, d’acquisition de gestuelle, de mise en évidence de nos lacunes, de nos biais, rien ne remplace l’échange interprofessionnel, l’œil d'un expert, la supervision, bref de la formation présentielle.

Dans une salle de formation, entouré de pairs et guidé par un formateur expert, le processus d'apprentissage prend une toute autre dimension. C'est dans ces interactions face à face que les nuances de notre métier sont véritablement saisies. Les discussions, les démonstrations pratiques et les retours immédiats enrichissent notre expérience d'apprentissage bien au-delà de ce que le format numérique peut offrir.

En présentiel, on a l'occasion d'observer directement les méthodes, discours et techniques des formateurs et collègues parfois expérimentés. Cet apprentissage par l'observation, difficilement reproductible en e-learning, est essentiel pour saisir les motivations et choix profonds des formateurs pour nous transmettre leur pratique.

Je pourrais aussi insister sur l'aspect personnalisé des interactions en présentiel. La possibilité pour les formateurs de fournir des conseils spécifiques et adaptés à chacun d’entre nous est pour moi un atout majeur des formations en face à face.

La formation présentielle, pédagogiquement bien construite, favorise l'apprentissage collaboratif, où les participants peuvent travailler ensemble sur des études de cas, sur des ateliers, et résoudre des problèmes en groupe, ce qui stimule la pensée critique et l'apprentissage actif.

Même lorsque la formation n’est pas axée sur la communication. Le présentiel permet tout de même de travailler sur des compétences non techniques, comme la communication avec les patients, la gestion de leur confort, de leur anxiété, et même le travail d'équipe, qui sont à mes yeux des compétences essentielles dans la pratique quotidienne en kinésithérapie.

Les formations en présentiel offrent l'opportunité de pratiquer directement sous la supervision d'un expert. Cette approche permet non seulement d'acquérir des compétences, mais aussi de développer une compréhension profonde des subtilités de notre pratique. De confronter notre expérience et nos savoir-faire avec nos confrères et consœurs. Ces formation IRL (In Real Life) offrent souvent des scénarios plus réalistes, notamment via l'utilisation de matériel, parfois simplement la présence d’une table de kiné et permet aussi la simulation de situations cliniques réelles, avec la venue de vrais patients dans certaines formations, ce qui est crucial pour une préparation efficace à la pratique clinique de retour au cabinet le lundi matin.

En kinésithérapie, où la précision du toucher, l’adaptation fine de nos exercices, les ressentis corporels et la compréhension des mouvements sont cruciaux, ces opportunités me semblent inestimables.

Il ne faut pas oublier également l'aspect « réseau » de ces formations. Rencontrer des collègues, échanger sur nos pratiques, nos défis et nos réussites, crée des liens professionnels durables et un réseau de soutien précieux. Ces relations ne se développent pas aussi facilement en ligne, où les interactions sont souvent limitées et moins personnelles. Il s’agit de développer des synergies de travail, créer des contacts ressources activables quand on est en difficulté sur certains sujets. Cela crée également des amitiés qui seront renouvelées lors de notre prochaine formation ou notre prochain congrès.

Alors ne me faites pas dire que le distanciel n’est pas un bon moyen d’apprentissage, d’autant que le contexte financier, géographique ou familial apportent mille bonnes raisons de privilégier le distanciel. Mais je crois qu’on peut prendre la métaphore du musée pour exprimer la distance entre e-learning et présentiel. Vous pouvez voir tous les tableaux du monde en ligne, vous pouvez lire des pages Wikipédia, vous pouvez lire des livres d’experts dans votre lit sur ce tableau. Mais vous ne pourrez jamais recréer l’émotion de le voir en vrai, d’en percevoir sa texture, d’avoir pris le temps d’un week-end pour aller le voir en y adjoignant ainsi des stimuli sensoriels au-delà de ce que permet l’outil numérique.

En conclusion, je dirais que même si le e-learning a sa place dans notre formation continue, il ne peut pas remplacer complètement l'expérience riche et diversifiée des formations en présentiel. C'est dans ces moments d'échange, de pratique et de connexion que notre profession continue de se développer et de s'épanouir.